1.Trop chère, ma viande ?
Selon Doan Bui, journaliste au Nouvel Observateur, « il faut 25 000 litres d'eau pour produire 100 grammes de bœuf ». Un chiffre obtenu en prenant en compte la soif du bovidé, évidemment, mais aussi sa nourriture… Selon la même méthode, il faut 6 000 m3 d’eau pour une tonne de porc et 738 m3 pour du lait. Or, comme nous l’assène la communication media de ces dernières années, l’eau potable commence à manquer. Elle est même censée manquer pour une partie de la population mondiale à l’horizon 2050 (sans compter le problème inhérent aux régions désertiques africaine, russe ou sud-américaine). L’alimentation à outrance typique du XXe siècle ne peut être maintenue.
A titre de comparaison, dans 100 grammes de chenilles séchées, il y a environ 53 g de protéines, 15g de lipides et 17g d'hydrates de carbone. Leur valeur énergétique s'élève à environ 430Kca pour 100 g. Les insectes présenteraient un apport proportionnellement plus important de protéines et de lipides que le bœuf et le poisson, avec une forte valeur énergétique. Selon les espèces, les chenilles sont riches en minéraux tels que le potassium, le calcium, le magnésium, le zinc, le phosphore et le fer ainsi que diverses vitamines. La recherche montre que 100g d'insectes bien choisis (« un plateau entomique de saison en entrée, ça vous dit ? ») couvrent plus de 100% des apports journaliers recommandés en minéraux et en vitamines.
En utilisant les ressources appropriées, soit 1 000 fois moins importantes que pour un bœuf, les insectes apporteraient à l’humain une nourriture équilibrée, largement à la hauteur des indications posées sur les paquets de céréales (le repère de l’homme célibataire lambda). Les insectes sont une source quasi inextinguible de protéines, de vitamines et de glucides. L’essentiel, ce qui permet de faire fonctionner nos neurones et nos muscles, pourrait provenir de la nourriture entomophage
Un obstacle économique, et de taille, se dresse cependant sur le chemin de l’entomophagie : les lobbys de la viande, qui refusent évidemment cette « nouvelle » source de nourriture qui leur ferait grandement concurrence.
De plus, nos oreilles, nos goûts, nos yeux et finalement nos estomacs n’ont pas été éduqués pour recevoir des insectes dans nos assiettes.